1. |
le rasoir d'O
03:43
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Dans de la nature ?
barbillon du coq ou du silure
Littératuraturatura titititillait ton thalamus
tartiner la Naturatura, ridyller rasitorier rasibus ?
suis-je devenu sourd ?
po po po porque pas ?
Don de la nature,
l’épaule d’agneau grillée
présalé bellilois ?
(n’oublie pas la sauge
ainsi cause Zarathoustra)
donnez-moi le rasoir d’Ockham
Apollon et Silène
me tirent à hue à dia
ils sont deux dans ma voix
si j’étais un cloître
les sœurettes ne s’entendraient pas
Dans de la nature ? Dodu Dad idolâtre friture –
Dame Mature saturée tarée d’acides gras
(Didon Enée
Carthage ou Descartes ou quoi ?)
Poïesis -
nul n’est censé ignorer ta Loi
(ni le barbillon du coq ni celui du silure)
le rasoir d’O do le rasoir D’O
Dans de la nature ?
barbillon du coq ou du silure
Littératuraturatura titititillait ton thalamus
tartiner la Naturatura, ridyller rasitorier rasibus ?
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2. |
le pont
08:26
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je vous ai attendu une heure sous le pont je vous ai attendu une heure sous un pont j’ai attendu une heure,
on m’a mis en attente, on m'a mis en attente
longtemps, pendant que vous ? une heure ! or un pont
un pont, ça peut attendre, un pont
je n’ai pas la patience je n’ai pas la passion
je n’ai pas la patience la patience des ponts
j’ai attendu pour vous je vous ai attendu
je n’ai pas la patience la patience des ponts
je vous ai attendu une heure sous un pont !
vous m’avez fait attendre...
il était prévu qu’on…
et je suis en suspens, vous m’avez suspendu à distance
suspendu sous le pont, effacé par l’attente
je suis comme les ponts, comme les ponts,
je suis comme les ponts : un pont, c’est en suspens
ou ce n’est pas un pont
un homme on lui répond
ou ce n’est pas un homme
pour vous je suis un pont ?
je ne suis pas un pont
je ne suis pas un pont
je ne suis plus qu’attente, sous la voute d’un pont
et je prends la mesure du temps, la mesure du pont
en comptant les camions
rien n’est plus éprouvant qu’un lapin sous un pont
un pont c’est en béton, c’est endurant
une heure, pour un pont, ce n’est pas un problème
on ne fait pas d’un homme
on ne fait pas d'un homme
on ne fait pas d'un homme
un pont, sans conséquence, on n’efface pas ainsi
ce qui distingue un homme d’un pont
avec un pont, on efface le temps, on élude l’espace
le pont est un outil pour la circulation
on passe sur le pont, on passe sous le pont
et celui qui s’y tient immobile
longtemps, deviendra-t-il
un pont ?
je vous ai attendu longtemps
je vous ai attendu une heure
une heure sous le pont
on ne plaint pas les ponts
parce qu’ils sont immobiles
mais on doit plaindre l’homme
plaindre l'homme plaindre l'homme
qui reste sous un pont
que l’on met en suspens
suspens suspens
une heure, et plus encore
si son nom est patience
mais je n'ai pas la patience
la patience des ponts
je vous ai attendu longtemps
une heure sous un pont
je compte machinalement
tous les camions qui passent
je compte machinalement
tous les camions qui passent
je compte je compte
413, 414, 415, 416, 417, 418, 419
(intervention de Barrence Eugene Carter, directement de l'outre monde)
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3. |
idylle interrompue
03:19
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Dolores mes sœurs vous aimez trop les arbres
aimez trop la voussure des saules défeuillés
les ruisseaux vous chantent des lieder d’Outre-Rhin
le XIXème affleure aux lisières des forêts
on dirait que la nature vous prend à témoin
que les racines se tordent à vos pieds
Dolores mes sœurs vous aimez trop les arbres
les chênes sont noués autour de leur secret
les bouleaux ont des pâleurs spectrales
les aulnes frissonnent
bientôt vous entendrez des sabots des ruades
un père inconsolable fuyant sans s’arrêter
Dolores mes sœurs vous aimez trop les arbres
aimez trop la voussure des saules défeuillés
les ruisseaux vous chantent des lieder d’Outre-Rhin
le XIXème affleure aux lisières des forêts,
(mais)
les lampadaires déposaient uniment un gros badigeon de vif orange sur l’écorce croûteuse ou desquamée des arbres, sur le goudron un peu luisant, sur les buissons que remuait le poétique vent mauvais qui fit tant frissonner la muse. Sur les allées quelques joggeurs soufflaient leur haleine en cadence, moulés dans ces combinaisons qui font de l’homme une grenouille monstrueuse. Dans leur sillage, un trait persistant de sueur mâtiné de déodorant, et les échos d’une musique qui serinait à leurs oreilles ses quatre temps sempiternels, afin que jamais ne s’emmêlent les jambes les bras les épaules, parfaits battements de machine, le cœur en prenne de la graine.
J’aurais dû mettre un manteau plus épais que mon paletot de romantique !
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4. |
mashuk
05:32
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Who the hell still sings stories in the twenty first century ??
On n’a pas idée de chanter des histoires (encore) en 2014
on n’a pas idée de chanter des histoires (encore) en 2014
Mashuk, en s’engageant dans la laie d’un sous-bois,
(un coin de l’univers que ni vous ni moi ne souhaitons connaître, surtout à pareille heure – et c’est toujours Frimaire)
repense à ses amis qui l’ont blessé hier soir
(blessure toute morale, ce sont souvent les pires)
Au-dessus, un gros nuage noir le chaperonne depuis un moment ; sa gorge a des velléités de cantatrice. Un filet… mais c’est un filet de voix qui lentement dévisse quelques, quelques calembredaines :
Traite toujours autrui comme une fin
en soi-même (dixit Emmanuel)
de tant de métaphysique on peut sans doute tirer quelque chose
Malheureux Mashuk
malaisé de savoir ce qu’on a dans la tête
l’âme n’en parlons pas
alors les autres
l’ont-ils moqué ou pas,
s’est-il montré ingrat ? ferait-il fausse route ?
Mashuk est scrupuleux,
car il a des scrupules
et la cause et l’effet font l’effet d’un serpent qui se mordrait la queue ;
ce qui frappe Mashuk, c’est que, dès ce matin,
l’oubli fait son chemin ; et les fleuves ont raison
qu’il existe bien peu sous les crânes des autres,
aussi peu que les autres existent sous le sien –
Mashuk synecdoque : le matin est un chien : l’amertume, l’amertume déborde
Imaginez Mashuk errant dans le bois,
la pluie de circonstance, la bise de saison,
la croûte des nuages que le jour ne crève pas –
prospèrent les abcès, et les examens de conscience
il arrondit le dos il palabre tout bas
annote ses émois, se distrait au sifflet de sa voix
jamais ne se lasserait, il fait froid, mais la douleur réchauffe –
puis il bute sur une racine, (et/ou) glisse dans la boue
en tout cas, soyez sûrs, soyez sûrs qu’il s’enrhume
on n’a pas idée de chanter des histoires (encore) en 2014
on n’a pas idée de chanter des histoires (encore) en 2014
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5. |
sphère
03:58
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Au terme d’une modulation patiente,
une sphère est sculptée par la respiration
et sortant du cerceau
s’élève obliquement
puis le souffle en écrin est dispersé au vent
à peine s’il déchante
adossé au muret de pierre
héliotrope tourné vers la braise au couchant
la voix porte plus loin, qui s’en va sinuant
sans que l’on y voit rien
…toujours la distraction les tendres langueurs de l’imagination
(non pas les rêveries profondes, sous l’écorce et l’aubier :
on s’enivre aux reflets, à la nacre précaire)
l’aile paléoptère enrobe, circulaire, l’haleine de l’enfant
il s’adosse au muret à sa dense matière
il s’adosse au mystère au secret de la pierre
poussés hors du cerceau trempé dans le savon
de frêles téguments sont confiés au zéphyr,
explosent sans un bruit – poussière de rayons
souffles seront soufflés
(adonc : recommencer)
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6. |
dédier le temple
00:14
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comment ne pas dédier le temple ?
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7. |
MLH
01:42
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8. |
lycophron
05:52
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Dans le rêve de Lycophron ?
flirt avec la sirène
"peau de papier de verre",
caudale "en queue de raie venimeuse".
"Hypalampuses Emeras" :
et le jour se pointe,
(le héros : demi-habilis
es humanitas ?),
du lac montent des volutes,
ou tout le contraire :
les fumées plombent l’eau –
et les colverts glissent
en petites bandes casanières ;
œil fixe tout noir – cherchant la pitance,
et les plumes calfatées de graisse
– antipathos – un gonze-pachyderme
grince en me doublant :
"on ne vient pas ici pour fumer !" ;
et moi qui ne fume même pas,
vapotant seul dans les vapes matinales.
"C’est l’eau qui fume, popotame !"
il ne m’entend pas, tant mieux,
pas courageux, moi
je ne suis pas courageux à froid
Friedrieschaffen ?
me rappelle tout à fait les odeurs
des faubourgs de Constance –
(22 ans déjà ! et pas plus de sapience !)
l’ordre et l’opulence de l’ex-RFA
nous, les cancres franzosen,
nous descendions la pente jusqu’au lac,
à vélo, les mains demi-gelées
agrippées aux poignées,
– là, les rives de la mer souabe,
le frimas continental ;
Ça sentait l’humus, l’eau dormante,
l’écorce humide
les ombres, le lac opaque,
la brume complice :
Bien content de n’être pas une jeune fille accorte !
le hors d’œuvre pour sociopathe :
Agraulé, si tu sors, n’oublie pas ton strophium
Agraulé ! Agraulé ??
(échos ?? échos !! sans doute en raison du faux lac
(service bucolique minimum))
La lune encore, schmidtienne ¬ -
la lune noire dans l’œil du caneton
Pas rassuré !
les sarcelles laisseraient
courir les crimes sur leurs nerfs optiques –
motus et bec cousu.
- Fulminations glaciales ; pas lyrique, moi
(comme si je venais pour fumer !)
(c'est l'eau qui fume, popotame !)
décompositions, fermentations,
le ventre de la nature.
le Bodensee, aménisé pour nous pieds-tendres.
au cœur de l’Eurasie :
Bade-Wurtemberg –
Seine-Et-Marne
70 milles d’Es tam polin
au cœur de l’Eurasie :
Bade-Wurtemberg –
Seine-Et-Marne
70 milles d’Es tam polin
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9. |
phorie
03:07
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au bord des rivières au fond des forêts
claquent les sabots bruissent les aulnaies
– au pied du Parnasse l’oracle a parlé
c’est une autre histoire – vous la connaissez
mein Vater, mein Vater!
– père !
A 10h22, le 21 janvier
le couperet vient de fendre l’air
et le chef du ci-devant de tomber
double corps du roi deux fois étêté
mais les ogres n’en ont jamais assez
au bord des rivières bruissent les aulnaies
à la même heure à la même heure
à la même heure
…au square de Cluny-la-Sorbonne
sur un banc on s’est embrassés
les enfants jouaient autour puis
puis
mein Vater mein Vater !
car les pères ne sont pas moins aveuglés
les pères sont de bien mauvais cavaliers
– père !
Charles-Henri, ton fils Henri
montre la tête ensanglantée
et dans la foule on applaudit
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10. |
réponds
00:15
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réponds réponds réponds
réponds réponds réponds ?
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11. |
un très joli ptè bois
03:25
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un jour je me promenais dans un très joli ptè bois
un jour je me promenais dans un p'tit joli ter bois
partout (?)
je rencontrire une grande femme
elle était très très jolie
je lui dire bonjour bonjour
elle me dire très très jolie
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12. |
agraulé
00:34
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Agraulé se promène
chassée par cetardiodactyle
et le dieu Pan rigole
c'est bien joli mais
qu'est-ce qu'il fait froid
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13. |
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Les compagnies cycloportées
filent gaiement à l’aventure,
s’en vont étudier, à couvert
des monospaces, des berlines,
le va-et-vient devant l’hôtel
(massive enflure de béton
couverte de crépi saumon
flanquée de grotesques tourelles).
Ils fuient avant que les vigiles
ne mettent main à leurs collets,
laissent leurs étiques montures
dans la cachette d’un fourré,
gravissent la pente boueuse
d’un champ tout juste labouré,
montrent d’un index impérieux
les pictogrammes mystérieux
qu’un taillis, dans le contre-jour,
dessine sur un fond laiteux.
Au sommet, on les aperçoit
jetant sur leurs propriétés
des regards altiers de seigneurs,
puis, se tournant vers le sud-est
(dernières marches de l’empire),
ils déflorent la plaine blanche
où, de loin en loin, les clochers
pointent leurs flèches minuscules
dessus une mer de brouillard,
comme dépassent les houppiers
de quelques lambeaux de futaies
et le tronc de cône inversé
d’un château d’eau, les silhouettes
ajourées et escogriffesques,
des lignes à haute tension.
Tout est si beau dans les distances,
pourvu que l’imagination
vienne au secours de la vision.
(Puis cette faculté se perd, etc.
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14. |
désidyllons
03:34
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Bon sang ! ces nuages qui passent
qui passent benoîtement
devant ce gros soleil confit
dessus le fortin bouffi de mon crâne
Pour l’instant j’ai les pieds sur terre
la conscience à son acmé
ça va, ça va, mais ça va pas durer, mais ça va pas durer
mais ça va pas durer longtemps
Sur le défilé muet des nuées :
d’autres apposeront d’autres sentences
d’autres feront mine de s’éterniser, d’emprisonner les essences
d’autres bondieuseries, d’autres cosmolonigologies
des séraphins des houris d’autres tisanes atroces
Planète, après nous le déluge
ou bien l’embrasement
finie, finie la romance
nous désidyllons
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15. |
opulente nature
03:29
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J’aurai jamais le temps de tout vous dire
quand bien même
j’aurai jamais le temps
quand bien
j’aurai
quand bien même ?
j’aurai jamais le temps de tout vous dire
DISPARAISSEZ TOURMENTS DU JOUR !
Par quel bout, quel petit biais commencer ?
Quels pépiements, quel piou-piou initier ?
Quand Séléné va monter quand des nuages aquarellés vont s’ourler de violet, ô ce sera beau ce sera dans de la Nature, ce sera muet ça se passera très bien de nos effets mais
qu'il serait triste de se taire
Jamais nous nous ne saurons
quel goût a le silphium,
quel goût a le garum,
jamais nous ne le saurons
jamais nous ne saurons que leurs noms
J’aurai jamais le temps de tout vous dire
quand bien même
j’aurai jamais le temps
quand bien
j’aurai
quand bien même ?
j’aurai jamais le temps de tout vous dire
opulente nature tu ne fais que m’affrioler
opulente nature tu ne fais que m’affrioler
opulente nature tu ne fais que m’affrioler
opulente nature tu ne fais que m’affrioler
opulente nature tu ne fais que m’affrioler
opulente nature tu ne fais que m’affrioler
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16. |
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17. |
es tam polin
00:27
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au coeur de l'Eurasie
Bade-Wurtemberg, Seine-et-Marne
70 milles d'Es Tam Polin
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18. |
heureux les lapins
01:58
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